La disparition du Palais de la République – une mort lente
Les faits :
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Palais de la république, après son inauguration |
Au moment de sa construction trop rapide (1000 jours), le Palais de la République est fortement recouvert d’amiante, dont les propriétés ignifuges et isolantes à la chaleur garantissent le respect des normes de sécurité en cas d’incendie. Celui-ci ayant une ossature en acier, aurait pu devenir, en cas d’un incendie, un braisier ardent compte tenu de l’incandescence de l’acier ; entraînant inévitablement l’effondrement du bâtiment.
Prévu pour accueillir un grand nombre de visiteurs, le Palais de la République doit garantir les normes d’incendie F120, afin de procéder aux mesures d’évacuation avec succès. Ce qui signifie, le bâtiment doit tenir au moins 120min après le début de l’incendie. Ainsi pendant la construction, l’ossature en acier a été protégée par une importante couche de textile fibreux artificiel amianté, soit au total 4000 tonnes de ce matériau isolant cancérigène. Ce textile fibreux doit garder une substance élastique afin de réguler les écarts de température ou les mouvements du bâtiment. Cette élasticité disparut assez vite, laissant place à une concentration d’amiante au-delà du niveau d’alerte sanitaire. A un tel point que le dernier gouvernement de la RDA le fit fermer dès août 1990.
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Stahlskelett des PdR |
Après un long débat sur l’avenir du Palais de la République, plusieurs experts sont missionnés pour donner leur avis : d’un commun accord, ils reconnaissent qu’il est impossible de rouvrir le bâtiment au public avant un assainissement de l’amiante. De ce fait, en 1998, cet assainissement complet a lieu et le Palais de la République prend une apparence très primaire.
Entre 2004 et 2005, à la fin du chantier, qui malgré tout laisse au Palais de la République sa façade d’origine, des projets temporaires, comme des expositions ou des actions culturelles le font revivre. Ces organisations tentent de convaincre de la nécessité de ce bâtiment, mais en vain. Toutes les demandes de délais sont refusées par le Bundestag et par le Sénat de Berlin.Le Bundestag a décidé le 13 novembre 2003 que le Palais de la République doit disparaître. Le ministre national des travaux publics réclame l’organisation d’un appel d’offres. Le choix controversé se porte en juillet 2004 sur le bureau Specht, Kaleja et Partner.
Un nouvel événement s’intercale ; les championnats du monde de Volley-Ball doivent avoir lieu en juin 2005 sur la Schlossplatz. Ceux-ci ne peuvent avoir lieu si les travaux ont déjà commencé.
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Intérieur de la salle des congrès après son désamiantage | Installation “Der Berg” |
Après un nouvel appel d’offres en septembre 2005 pour la démolition du Palais de la République, l’entreprise de Basse-Saxe Freytag a reçu le contrat. Les travaux de démolition commencent en janvier 2006. A ce moment-là, le 19 janvier 2006, les fractions de l’extrême gauche et des Verts demandent un moratorium, qui réclame le début des travaux une fois le bouclage du projet du Humboldt Forum. Cette demande est rejetée aux ¾ de la majorité. Les travaux commencent donc, le Palais de la République est soigneusement « déconstruit » de février 2006 à décembre 2008.
Les fondations du Palais sont restées dans le sol pour soutenir la construction du Humboldt Forum. Contre tout glissement de sol pouvant porter défaut à la cathédrale voisine, le Palais pesant 36 000 tonnes, le bassin des fondations est sécurisé par un remplissage de 80 000 tonnes de sable.
La solution intermédiaire est une immense pelouse, moderne et de qualité afin d’éviter toute érosion. Divisée en plusieurs parties par des chemins en mélèze. Parallèlement ont lieu des fouilles archéologiques de sauvetage pour libérer les sous-sols du château et de l’église du château détruite en 1750.
A l’automne 2010 commenceront les travaux de reconstruction du château de Berlin et de l’Humboldt Forum.